L’importance de bien choisir son psy

Lors de la détection des premiers symptômes ou lors d'un diagnostic de phobie scolaire, l'un des premiers réflexes est de s'orienter vers un professionnel de santé (psychiatre, psychologue, CMP…). Le suivi par un professionnel est primordial dans les cas de phobie scolaire. Il permet de comprendre les causes, de diagnostiquer potentiellement des troubles associés et de définir la marche à suivre pour votre situation. Cependant, certains professionnels ne sont pas du tout adaptés à la prise en charge de la phobie scolaire. Mon expérience avec les professionnels de santé pendant ma phobie scolaire illustre bien l'importance de bien choisir son praticien.

Une première rencontre

Après ma rentrée en seconde, je ne me sentais plus capable d'aller à l'école. Je préférais mourir plutôt que d'y retourner. Après ma tentative de suicide, j'ai été hospitalisée d'urgence en pédiatrie, où j'ai rencontré une première praticienne : une pédopsychiatre.

Lors de notre première rencontre, elle m'a confondue avec ma voisine de chambre, me révélant ainsi les causes de son hospitalisation. Après l'avoir corrigée, elle m'a posé des questions sur moi et ma famille, s'interrogeant sur la différence d'âge avec mes grands frères. Bien que je la contredise, cette pédopsychiatre insista pendant plusieurs minutes sur le fait que j'étais un accident.

Elle a ensuite focalisé sur mon poids, affirmant que j'étais anorexique. J'ai tenté de lui expliquer que ma morphologie est génétique, que je n'avais aucun problème avec mon poids et que ce n'était pas une préoccupation pour moi. Elle m'a contredite et m'a même menacée de me garder hospitalisée de force plus longtemps que prévu pour traiter cette anorexie. À la fin de ce premier rendez-vous, j'ai bien compris que je n'étais pas écoutée et que ces séances avec cette psychiatre ne m'apporteraient rien.

Une professionnelle déconnectée de la réalité

À ma sortie de l'hôpital, nous avons pris rendez-vous avec une psychologue du CMP. J'attendais ce rendez-vous avec impatience, espérant enfin me sentir comprise. Plus d'un mois plus tard, je me suis rendue à ce rendez-vous, où la praticienne était accompagnée d'une stagiaire. Cette fois-ci, on ne m'a pas reproché d'être un accident ou anorexique, mais de ne pas avoir de petit-ami.

" Pourquoi tu n'as pas de petit-ami ? Ce n'est pas normal de ne pas avoir de petit-ami à 15 ans ! "

Cette réflexion m'a hantée pendant plusieurs mois après ce rendez-vous. Je me demandais constamment ce qui n'allait pas chez moi, ce que j'avais mal fait. Je me suis sentie tellement mal et humiliée pendant cette séance que je ne voulais plus revoir cette praticienne.

Il m'a fallu plusieurs mois avant de reprendre rendez-vous avec une nouvelle professionnelle. J'en étais arrivée à un point où j'étais dégoûtée de ces rendez-vous. À cet âge-là, je ne comprenais pas qu'il existait des psychiatres et psychologues très compétents dans leur métier.

Une trahison

Avec la psychiatre suivante, j'ai eu sept séances. Je me sentais en confiance et j'avais le sentiment de progresser. La dernière séance du suivi initial avait pour but de faire le point avec mes parents. Elle leur a dit clairement :

" Il faut forcer votre fille à aller à l'école, sinon je ne peux pas la suivre. "

À ce moment-là, toute la confiance que j'avais en cette professionnelle s'est effondrée. Je me suis sentie trahie et incomprise.

C'était la dernière psychiatre ou psychologue que j'ai vue pendant ma phobie scolaire. Après cette troisième déception, je ne voulais plus être suivie par ce type de professionnel. Il a fallu attendre trois ans pour que je rencontre enfin une psychologue humaine et bienveillante, qui m'écoutait et m'accompagnait. C'est elle qui m'a fait comprendre l'utilité et l'importance d'un suivi.

Retrouvez avec cet article ce que j'ai appris pendant ma phobie scolaire : Grandir avec la phobie scolaire.

Mon expérience montre l'importance de bien choisir son professionnel de santé. Un praticien inadapté peut causer des dommages et dégoûter un enfant ou un adolescent d'un suivi qui peut être très utile s'il est bien réalisé.

Vous pouvez en savoir plus sur mon expérience avec cet article : Mon expérience avec la phobie scolaire.

Pauline, fondatrice de PassiFlora App